Les petits singuliers
Rédigée par Marine Louvet

Les petits singuliers

De Collectif - 47 min - 2024 (Europe)
Les petits singuliers
à partir de 6 Ans

Synopsis

« Les petits singuliers » désignent les petits héros des quatre courts métrages qui composent ce programme. Chacun d’eux nous permet d’éprouver un regard singulier sur le monde. Rejetés du fait de leur différence, les protagonistes cherchent à trouver leur place et nous rappellent in fine à quel point la différence peut être une richesse.

Laïka et Nemo
Jan Gadermann - Allemagne - 2022 - 15 minutes
Nemo, gardien de phare, vit protégé derrière son scaphandre. Moqué par sa communauté pour sa différence, il rencontre un jour, Laïka, astronaute, elle aussi dissimulée derrière sa combinaison. Ensemble, ils vont trouver de l’air.

Le Garçon et l’Éléphant
Sonia Gerbeaud - France - 2022 - 7 minutes
Un enfant bleu à tête d’éléphant intègre une classe. Différent, il peine à être accepté, jusqu’à ce qu’il rencontre un enfant rouge.

À la bonne place !
Meinardas Valkevicius - Lituanie - 2021 - 11 minutes
Lors d’une visite au zoo, un enfant tombe en fascination devant un magnifique oiseau multicolore. De retour dans son foyer, il n’a qu’une idée en tête : être cet oiseau. Mais trouvera-t-il, comme ses camarades, des parents qui lui ressemblent et voudraient bien le prendre sous leur aile ?

Au bonheur de Paolo
Thorsten Droessler, Manuel Schroeder - Allemagne, République tchèque, Suisse - 2021 - 14 minutes
Paolo a un don : ses larmes font pousser de jolies fleurs rouges. Il vit heureux, sans cesse ému, entouré de ses fleurs, jusqu’au jour où sa communauté, enchantée par ces fleurs qu’il a le pouvoir de faire pousser partout, l’assèche jusqu’à plus de larmes. 

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Rédigée par Marine Louvet
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« Les petits singuliers », ce sont les héros de ces quatre court métrages, mais on peut aussi imaginer que ce titre désigne les quatre films eux-mêmes. Chacun des films qui composent ce programme propose une technique d'animation, une esthétique et une proposition narrative différente. 

Deux films sont réalisés en stop-motion. L’animation en volume a ceci de particulier qu’elle invite au cœur de notre expérience de spectateur un sens communément relégué au second plan au cinéma : le toucher. En plus de l’excitation de l’ouïe et de la vue, on peut éprouver le désir de toucher et presque sentir les matières. Chaque petit détail apparaît à nos yeux comme une trouvaille magique et l’illusion de l’ensemble émeut. On se délecte de la confection des marionnettes, des décors en volume, du village de pêcheurs, des collines vertes de Némo, de la fragilité des fleurs rouges de Paolo ainsi que de l’intérieur de son appartement et de son adorable chat en feutrine. 

Le Garçon et l’Éléphant mêle animation 2D sur ordinateur et dessins sur papier. Le grain du papier et les traits de crayon sont visibles, ce qui apporte beaucoup de charme à ce film à la sensibilité à fleur de peau. À la bonne place est quant à lui un film réalisé en animation 2D. Le travail sur les couleurs et la lumière est remarquable dans ce projet qui met en scène un enfant ému par la beauté d’un oiseau aux couleurs chatoyantes et prêt à tout pour faire exploser son imaginaire hors de lui et offrir au monde les couleurs qu’il porte à l’intérieur. 

Dans ce programme, les protagonistes sont réunis au nom de leur singularité. Tous ont un petit quelque chose qui fait la différence. Il y a Némo qui vit hors de l’eau, mais dans un scaphandre, il y a le nouveau de la classe, qui a deux jambes, mais une trompe et deux grandes oreilles, il y a un garçon qui se prend pour un oiseau et Monsieur Paolo qui verse des larmes à gogo. Mais tous ont une sensibilité, un imaginaire et une richesse intérieure qui, à force de persévérance et de patience, les mènent à faire des rencontres heureuses.

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Le distributeur du programme Les films du préau propose en ligne une riche documentation sur le programme. Ces films constituent une belle occasion d’aborder avec les jeunes spectateurs ce qui fait leur propre singularité et leur faire parfois éprouver, avec peine ou avec fierté, le sentiment d’être différent. C’est aussi bien sûr l’occasion d’évoquer l'idée de mieux accepter la singularité. Ces films nous renvoient finalement à ce que nous sommes tous, uniques. 

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Le premier personnage littéraire surnommé Nemo est le capitaine du roman 20 000 lieues sous les mers de Jules Verne. Ce roman a fait l’objet d’une adaptation cinématographique éponyme (Richard Fleischer, 1954). En vocabulaire maritime, le point « nemo » désigne l’endroit dans la mer le plus éloigné de la terre. 

Le second film du programme, Le Garçon et l’Éléphant, fait écho à d’autres œuvres cinématographiques. Dumbo, le cinquième long métrage des studios Walt Disney (Ben Sharpsteen, 1941) à découvrir à partir de 5 ans et Elephant man (David Lynch, 1980), un chef-d’œuvre à découvrir à l’adolescence. 

L’enfant qui voulait devenir un oiseau évoque bien sûr le mythe d’Icare et ses ailes qui ont dramatiquement fondu sous la chaleur du soleil. La séquence pendant laquelle on voit défiler les parents qui s’accordent tous à un enfant du foyer évoque une autre séquence culte du cinéma d’animation : la scène d’ouverture des 101 Dalmatiens (Collectif, Studio Walt Disney, 1961) pendant laquelle Pongo, au bord de la fenêtre, désespère de ne pas voir une chienne et sa maîtresse qui pourraient leur convenir à son maître et lui. On se délecte alors de l’adéquation des animaux et des hommes, comme on se délecte dans le court métrage de Meinardas Valkevicius de voir enfin apparaître « the perfect fit » (le bon accord).

Pour faire écho au quatrième film du programme, « Au bonheur de Paolo », vous pouvez découvrir l’album de Claude Ponti, Schmélele et l’Eugénie des larmes (à partir de 7-8 ans). On y découvre qu'il existe toutes sortes de larmes. Des larmes lourdes, énormes, mouillées, légères, bleues, profondes… Des larmes de peine, de joie, mais aussi de rire.

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Les bonnes raisons de voir le film

  • 1 La richesse des techniques d’animation
  • 2 Des héros qui font bouger les lignes
  • 3 Une leçon d’amour et de tendresse

Pour quel public ?

À partir de 5/6 ans. Du fait de leur douceur et en l’absence de dialogues, on est tenté de recommander ces quatre très jolis films dès le plus jeune âge. Néanmoins, les thématiques abordées (rejet du fait de la différence, solitude) méritent une certaine maturité. 

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